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roman
Année de parution :
2011
1 vol. (150 p.) : couv. ill. : 22 cm

Langue originale :
français
Section :
Seule la vitesse compte. Le vent, le froid, les bruits, les visions, les sensations dépendent de la vitesse. Quand il est lancé sur sa machine, couché sur le corps de métal, entre sa fin d'insomnie et l'apparition du soleil, Anton vibre de la seule vie qu'il se souhaite. Une course intense et sans fin dans l'immobilité pesante des jours. Pas d'avenir, mais l'instant transcendé ; pas d'objectif sinon une courbe à négocier, une plaque de verglas à éviter. Pourtant des projets seraient possibles avec Leen, qui l'aime et qu'il devrait aimer, qu'il aimerait complètement s'il n'y avait l'Elégante, l'impossible rivale de marque Triumph, l'ensorceleuse aux relents d'huile et de cuir, à la souplesse d'hirondelle. Tous les jours, aux petites heures, Anton fend l'air, comme suspendu dans le vide, quelque part entre le pont et l'eau. Il fonce comme on choisit sa mort. Il roule comme on vit, sans pouvoir s'arrêter. Mais la brume glacée qui monte la nuit des routes forestières de l'Est porte son lot de cauchemars et de fantômes, comme celui d'Arman, l'ami des équipées adolescentes devenu concurrent et faux-frère avant de finir sur le périphérique, sa Ducati écrasée contre un camion. Le carénage ne protège que du vent, et la vitesse que du vide. Dans une atmosphère humide de brouillard et de sueur, la chevauchée hallucinée d'Anton défie l'ennui au nom de l'absolue liberté. Hypnotique, précise et sonore, la langue de Sylvain Coher épouse les froides lignes de la mécanique pour produire la poésie la plus lumineuse. Sur l'obsession et les rendez-vous fatidiques, Carénage est un roman envoûtant et sensuel, à l'impressionnante puissance onirique.