Ni indépendant ni mainstream, le mangaka Usamaru Furuya n'en finit plus de jouer à l'électron libre depuis qu'il a quitté les Beaux-Arts pour s'adonner à sa passion d'enfance. Spécialiste des récits bien tordus au sein d'une société en pleine déliquescence, le Tokyoïte a bien voulu répondre à quelques questions rapides lors de son dernier passage à Paris pour le Salon du livre.

À l'approche de ses 40 ans de carrière, que l'on célébrera en 2026, Stanislas ne ralentit pas le rythme. Son nouvel album "La Fin du monde" publié chez L'Association est déjà disponible, un livre illustré autour des voitures anciennes paraîtra bientôt aux éditions Les Rêveurs, et il est l'invité d'honneur des Rencontres Chaland en octobre. L'occasion d'un entretien vérité, sans langue de bois.

La parution chez Casterman de "La Solidité du rêve" est l'occasion rêvée de rencontrer deux talents uniques, un provenant de la musique et l'autre de la bande dessinée. Arthur H et Alfred, puisqu'il s'agit d'eux, ont accordé leurs violons pour nous offrir une partition d'une grande beauté autour d'une sélection de chansons du premier nommé. C'est à la Maison de la Poésie que nous les avons retrouvés, quelques heures avant qu'ils se produisent sur scène devant un parterre comble, où il aura fallu installer des chaises pliantes.

Puissant outil de communication, la couverture d'une bande dessinée constitue tout à la fois une promesse, un résumé visuel et un échantillon artistique de l'album ainsi mis en valeur. Véritable oeuvre d'art en lui-même, le "premier plat" peut aussi être pensé comme une intrigue : un subtil jeu de piste proposé à l'imaginaire des lecteurs. L'analyse de ces visuels nous offre, au fil du temps, un fascinant aperçu de l'évolution des tendances et des stratégies marketing du 9e art...

Passionné par l'escroquerie du siècle dans le domaine du dessin de presse, quel ne fut pas mon bonheur à la réception et à la lecture de "Chacal Hebdo". Dans ce livre, Dominique Ziegler et Baladi décrivent comment Philippe Val [alias Vil dans le livre] et Richard Malka [Rufus Milka] s'y sont pris pour extorquer le nom de "Charlie Hebdo", et accessoirement celui de "Hara-Kiri", à Cavanna [Cabagna] et au Professeur Choron [Professeur Chignon], pour se faire une place au soleil et devenir les hommes médiatiques que nous connaissons.

En une série seulement, Sylvain Repos s'est fait un nom dans le microcosme de la bande dessinée. Fruit d'influences provenant de la BD franco-belge, du manga et des comics, ainsi que du cinéma et de l'animation, "Yojimbot" est cependant plus qu'un simple récit hybride.

F'murrr ? Une oeuvre rare, qui se bonifie toujours davantage, comme le bon vin. Des planches qui apaisent et mettent en joie, pétillent d'intelligence, de trouvailles graphiques et textuelles, de surprise permanente. Et dispensent un bonheur aussi doux que le ronronnement d'un chat sur ses genoux...

Depuis près de vingt ans, Nicolas Presl construit, loin des blockbusters de la bande dessinée, une oeuvre passionnante et singulière. Des récits muets portés par un dessin aussi référencé qu'unique. Pour "La Ville", son nouveau livre paru chez Atrabile, il s'attaque à la littérature de genre, entre action, zombies et conflits inaltérables, tout en glissant, comme toujours, une critique acérée du monde tel qu'il va. Retour sur le parcours d'un auteur à part.

Il y a quarante ans paraissait "Le Désenchantement du monde", un ouvrage dans lequel Marcel Gauchet désignait la sortie de la religion comme l'élément central du déploiement de notre modernité capitaliste et démocratique. Fort du succès de ce livre, le philosophe n'a eu depuis de cesse de préciser ce qui fait l'essence de notre histoire moderne. Où en est-il aujourd'hui ?

Écrire l'histoire de l'Algérie aussi du point de vue des colonisés. C'est ce qui guide les travaux de la directrice de l'Institut du temps présent, qui signe un essai sur son parcours de fille d'immigrés.

La pratique du topless fut emblématique de la "femme libérée" des années 1980, avant de se banaliser la décennie suivante. Trente ans plus tard, le nombre de ses adeptes a fondu. Les femmes ont remis le haut, et cette évolution raconte en creux notre nouveau rapport au genre, au corps et au regard de l'autre.

À Nantes et Nogent, les récents homicides au couteau sont survenus dans des établissements scolaires calmes et sans histoires. Ils alimentent une angoisse collective : et si n'importe qui pouvait tuer ? À rebours de cette idée, les enquêtes récentes montrent que l'homicide obéit à des logiques psychologiques et sociales précises.