Le destin tragique de Julie Pospieszny est celui d’une jeune femme de sa génération, née avec les réseaux sociaux et victime de la violence qu’ils charrient. Prise dans l’engrenage de l’argent facile et de l’addiction au gaz hilarant, l’influenceuse est morte en mars. Elle avait 21 ans.

Partie en 2020 du « New York Times » en fustigeant la bien-pensance des journaux traditionnels, elle dirige le florissant média en ligne « The Free Press » et a cofondé une université au Texas. A travers ces entreprises, elle veut offrir un espace préservé du politiquement correct. Mais à l’ère du trumpisme triomphant, ses prises de position la placent souvent à la remorque d’une droitisation des élites américaines.

Rares sont les membres du clergé catholique à s’exprimer avec une telle liberté de ton : dans la crise ouverte entre la France et l’Algérie, l’archevêque d’Alger, Jean-Paul Vesco, a dénoncé avec force la virulence de certains politiques français, et appelé à revenir sur les crimes passés de la colonisation. Un préalable à l’apaisement entre les deux pays, ces rives sur lesquelles il a construit son parcours singulier d’ancien avocat d’affaires.

Les penseurs ont souvent exclu le vêtement de leur champ de réflexion, sinon pour le dénigrer. Le philosophe Emanuele Coccia et le styliste Alessandro Michele instaurent enfin ce précieux dialogue avec "La Vie des formes", issu de conversations orales et écrites qu'ils ont menées pendant plusieurs années. L'ouvrage démontre le pouvoir de transformation et de libération d'une discipline bien plus profonde qu'il n'y paraît.