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roman
Lou, Virginie Auteur du texte
Collection :
Année de parution :
2011
1 vol. (202 p.) : couv. ill. en coul. : 22 cm

Langue originale :
français
Section :
Eva et Manuel, mariés depuis dix-huit ans, sont contraints de quitter le Sud de la France avec leurs trois enfants après la fermeture de la rizerie où ils travaillaient depuis toujours. Après le chômage, les petits boulots et la réorientation professionnelle, la famille échoue à la frontière belge où Eva, reconvertie en aide-soignante, a décroché un cdi au sein d'une clinique pour enfants, adolescents et jeunes adultes : ils sont myopathes, cancéreux, traumatisés crâniens, leucémiques, paraplégiques, tétraplégiques - des condamnés à plus ou moins long terme. Eva se bat contre la mort comme elle s'est battue contre les actionnaires de la rizerie. Manuel, qui a fini par retrouver du travail en acceptant d'être rétrogradé au poste de manoeuvre dans une cimenterie, perd son emploi au bout de quelques mois, victime d'une nouvelle fermeture. Pour survivre aux journées où elle côtoie la souffrance et la maladie, Eva doit s'efforcer de séparer le monde de la clinique de sa vie familiale, apprendre à s'endurcir, à traverser les jours comme en apnée. Dans ce quotidien opaque où elle "tient"plus qu'elle ne vit, Eva se sent progressivement couler, et voit en Gabriel, jeune homme tétraplégique d'une extraordinaire beauté, sa lumière, son souffle. Peu à peu, elle ne vit plus, à son insu, que pour les quelques minutes quotidiennes passées à explorer avec Gabriel, dans le sous-sol de la clinique, un érotisme réinventé, fait d'instants de pure sensualité, sans conscience, sans pensée. Postée au bord du fauteuil de Gabriel comme au bord de l'abîme, elle ne sait ce qui lui arrive, ce qui l'aimante dans l'aura de ce jeune homme au corps presque mort... Pendant des mois, alors que Manuel prend un nouvel élan grâce à ses talents cachés de réalisateur - un court-métrage tourné dans des usines en grève lui vaut un prix et le titre de "cinéaste des sans-voix" -, Eva, happée par cette force qui la pousse vers Gabriel, se vide de sa substance ; elle n'est plus celle qu'elle était, bientôt elle n'est plus ni mère ni épouse. Traversée par des éclairs de lucidité, elle sait qu'elle est en train de détruire le peu qu'elle a construit, mais cela ne semble plus compter.