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au temps du commerce avec les îles à sucre, 1776-1826
Année de parution :
2018
143 p. : ill. en coul, couv. ill. en coul : 26 cm
Section :
Tout le monde reconnaît l'importance du commerce de Nantes aux XVIIIe siècle tant dans la navigation en droiture avec les Antilles que dans la sinistre traite des Noirs. Mais on sait moins que l'activité maritime des armateurs nantais se faisait surtout depuis Paimbœf, un avant-port qui permettait d'éviter les difficultés de navigation sur le cours inférieur de la Loire, un fleuve encore sauvage et localement très peu profond, même pour des navires de moins de 300 tonneaux.
Aussi Anne Caillaud et Bruno Comps ont-ils désiré faire connaître Paimbœf au temps de ce qui fut son âge d'or 1776-1826 par le biais des capitaines de marine paimblotins. Cette monographie d'un groupe social remarquable s'appuie notamment sur les rôles d'armement et les rapports de mer des capitaines. S'y ajoute une documentation iconographique d'une grande qualité qui redonne vie au quotidien des capitaines et de leurs familles, aussi bien qu'elle élargit notre horizon aux lointains des côtes d'Angole ou des plantations de Saint-Domingue.
Les recherches d'Anne Caillaud concernent ainsi 116 capitaines dont 89 au curriculum vitae bien détaillé. Certains ont participé à la guerre d'Amérique, d'autres ont été corsaires de la République à l'Empire, car appelés à servir l'Etat. Tous ont commandé des navires marchands pour des armateurs de Nantes. Dans certaines familles, ont voit le métier et le prénom se transmettre de génération en génération, ainsi les Mathurin Gautreau devenus des notables ayant particulièrement marqué la petite cité. Ce ne sera pas le cas de Jean Audubon qui s'établit à Saint-Domingue : le fils qui y naît deviendra le célèbre peintre naturaliste de Philadelphie.
Les aventures de mer de certains capitaines s'éloignent des clichés attendus. Qu'on en juge : « En 1814, Auguste Daviaud commande le Notre-Dame. Il part de Nantes pour Saint-Louis du Sénégal où il amène du charbon de terre pour le compte du gouvernement. Celui-ci déchargé, il prend une cargaison de moutons et de buffles à destination de la Guadeloupe. Il débarque les bestiaux à Pointe-à-Pitre, et en repart avec un chargement de bois pour la Nouvelle-Angleterre, que le mauvais temps de la traversée va beaucoup dégrader. Il fait ensuite un retour sur la Guadeloupe avant de regagner Nantes, après avoir attendu la fin de la quarantaine et ®le gros de l'eauð pour remonter la rivière.»
En feuilletant les états de service de ces marins, on se souviendra d'une confrontation durable avec leurs ennemis britanniques, y compris après 1815 quand les croisières britanniques visent à faire stopper la traite illégale. Au-delà dans le siècle, Paimbœf verra son rôle supplanté par Saint-Nazaire, la vapeur remplacer la voile et les capitaines en activité déserter Paimbœf.
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Notes :
Note General : Index. - Bibliographie