Début février, Paris accueillait le Sommet pour l'action sur l'Intelligence artificielle (IA), qui a réuni la fine fleur de cette industrie. Derrière l'engouement pour ce secteur et les annonces d'investissements qui se chiffrent en centaines de milliards d'euros, se joue actuellement une des plus vives batailles technologiques et industrielles entre grandes puissances. L'une de ses dimensions concerne la définition du modèle économique de l'IA. Les uns estiment que la puissance qui s'en arrogera le contrôle sera celle qui aura le plus dépensé dans de très couteuses capacités de calcul ; d'autres misent, inversement, sur des modèles plus frugaux. Si cette ligne de fracture n'est pas uniquement sino-américaine, ce sont bien les grandes entreprises de ces deux pays qui dominent cette industrie, reléguant pour l'instant l'Europe à un rôle marginal. Avec l'utilisation croissance d'outils incorporant de l'intelligence artificielle, d'autres enjeux se précisent : leur impact écologique considérable, leurs conséquences pour les travailleurs et même, en fin de compte, la pertinence de leur déploiement. Sommaire. L'IA cherche encore son modèle économique. L'Europe est-elle condamnée à rester hors jeu ? Travail : des effets mitigés pour l'instant. Une très mauvaise affaire pour la planète. "L'objectif européen ne doit pas être de coper les big tech américaines" (Irénée Régnauld, Consultant, chercheur et cofondateur du Mouton numérique). Données chiffrées. Document de fond.