De ses natures mortes ascétiques à sa peinture abstraite, c'est peu à peu que le vide s'est fait dans les toiles de Geneviève Asse (1923-2021), inondées dès les années 1970 par un bleu absolu qui fut sa signature et l'inépuisable objet de ses recherches. Deux expositions plongent dans cette oeuvre lumineuse et contemplative.

On le croit souvent né dans les années 1990. Mais c'est 30 ans plus tôt, à la peinture, à la craie et même à la poire à lavement, qu'a surgi l'art urbain. Une poignée d'expositions éloquentes sondent les origines du mouvement, prenant place dans un vaste élan de reconnaissance de ses pionniers, après une décennie passée à chercher (en vain) le nouveau Banksy.

Le musée Marmottan Monet dévoile ce printemps une partie d'une collection totalement inédite dédiée à Eugène Boudin, précurseur de l'impressionnisme. Constituée en moins de vingt ans, elle est le fruit de l'insatiable passion d'un amateur très discret, mathématicien de formation vouant un amour inconditionnel à celui que Corot baptisa "le roi des ciels". Un patrimoine auquel Yann Guyonvarc'h voudrait consacrer un musée. Rencontre exclusive.

Des "fous", des "sauvages", des "criminels", du "fumier". C'est ainsi que le régime nazi parlait des avant-gardes, le détesté Picasso mais aussi Kandinsky, Klee, Chagall et tant d'autres. En 1937, une exposition baptisée "L'art dégénéré", circulant dans plusieurs villes d'Allemagne et d'Autriche, sera le point culminant et symbolique de ces attaques. Récit de l'un des épisodes les plus abjects de l'histoire de l'art moderne, que décrypte avec brio le musée Picasso. Une première en France.

Pour Erik Orsenna, il est question de créer des liens entre les fleuves qui parcourent nos membres et ceux qui répandent la vie à la surface de la Terre - "Et l'eau, c'est le lien !" nous répète-t-il à l'envi.

Son nom est indissociablement lié à la Comédie-Française alors qu'il vient d'ailleurs. Dans "Le Buveur de brume", récit très poétique sur ses origines maternelles, il raconte sa part russe et géorgienne. Rencontre à Paris avec un homme qui a quelque chose en lui de Tbilissi.

Décidément, il en va des littératures comme des jeunes bretteurs selon Corneille : leur valeur n'attend pas forcément le nombre des années. Comme la littérature russe, la littérature japonaise est récente : son acte de naissance renvoie à la fin du XIXe siècle, même si les écrivains nippons ne l'ont pas attendu pour créer. "Le Dit du Genji", roman de cour attribué à l'écrivaine Murasaki Shikibu, remonte au début du XIe siècle, et il est même antérieur à notre Chanson de Roland. Mais il a fallu huit siècles pour que cette littérature trouve une unité.

Comme un clin d'oeil à notre dossier du mois, c'est à un genre littéraire japonais que Lorraine Fouchet fait référence pour parler de ses livres. Fille d'un diplomate grand résistant, celle qui en publie depuis plus de trente ans près d'un par an fut aussi médecin urgentiste avant de se consacrer à sa vocation première, l'écriture. "Aller simple pour la joie", son nouveau roman, nous invite à retourner sur l'île de Groix, là où elle s'emploie à soigner les âmes de ses personnages et, au passage, celles de ses lecteurs.