Alors que je m'approche lentement de ma période "vieux con" - celle de l'individu qui a tout lu et tout vécu -, voilà qu'un livre me ramène aux heures où la bande dessinée occupait une place centrale dans ma vie. Cet album s'intitule "Electric Miles", et bien que ce ne soit que le premier tome, il a provoqué en moi une décharge "électrique" que je n'avais plus ressentie depuis un autre album marquant, celui qui m'a fait franchir le seuil de la BD contemporaine : "Partie de chasse" de Christin et Bilal.

Autrice habituellement plutôt discrète, Nina Bunjevac a connu une actualité chargée ces derniers mois. Exposée au centre Pompidou en 2024, elle a créé l'événement en janvier dernier à la galerie Martel où plusieurs planches de "La Réparation" ont notamment été mises en vente. Enfin, son livre "Fatherland" vient de connaître une réédition chez Gallimard. Côté personnel, après avoir vécu trente-trois ans au Canada, l'artiste s'est installée à Nis, en Serbie, une ville dans laquelle elle a passé la majeure partie de son enfance.

Comme un besoin d'amour. Avec sa première bande dessinée chez Kinaye, "Ish & Mima", Jules Naleb pose les premières pierres de son univers étendu, Aeon World, en faisant le choix de la romance. Un couple, Ish et Mima, fuit la tyrannie de la reine Nyw'Olin pour chercher les terres d'un nouvel éden, l'Usil. Ils y croiseront de la magie, de l'étrange et de la baston, mais tout cela en se tenant tendrement par la main .

Les Fantastiques sont de retour ! Leur nouveau scénariste, le Canadien Ryan North, nous offre un concentré de tout ce que Marvel peut offrir de meilleur : une invitation au rêve autant qu'à la réflexion la plus pointue, repoussant toutes les limites de l'imagination... Indispensable !

Si le monde était un flipper, Mikael Ross en serait la boule qui rebondit au hasard des bumpers, dans une course effrénée en direction de cibles susceptibles de fouetter sa curiosité naturelle. Né avec un sens aigu de la bougeotte, le natif de Munich va là où son instinct professionnelle guide. Après un épisode de tailleur à l'opéra qui nous a valu une histoire pas possible sur Beethoven ["Ludwig et Beethoven", Dargaud], le dessinateur s'est souvenu de son passage dans le monde de l'éducation pour réaliser un thriller urbain où le béton n'est pas forcément le principal ennemi de la jeunesse.

Il est toujours passionnant d'entrer dans l'intimité d'une collection, qui plus est quand c'est celle d'une personne que vous croisez régulièrement. Ici, il s'agit de Jacques Glénat, un éditeur bien connu des amateurs de bande dessinée. Quand il ne publie pas "Titeuf", "Le Triangle secret", "Lou" ou des mangas, il aime acheter des pièces d'artistes ou d'artisans de sa région comme des peintures ou des planches de bandes dessinées. Une partie de cette collection est montrée à l'occasion des 400 ans du couvent Sainte-Cécile, ou il a installé ses bureaux.

Dans les années 60, Bob Dylan chantait les bienfaits du changement au sein de la société de consommation. Trois générations plus tard, tel un chirurgien esthétique ayant perdu la boule, la société dite du 9e art a tellement mis de coups de scalpel inconsidérés dans la tronche de la bande dessinée populaire qu'il devient de plus en plus difficile d'en parler sans passer pour un réactionnaire rétrograde.